Dans un contexte immobilier où la transparence et la sécurité sont de mise, le Diagnostic d'État des Risques et Pollutions (ERP) se présente comme un outil essentiel. Ce diagnostic immobilier a pour vocation d'informer les acquéreurs ou locataires sur la présence de risques liés à l'environnement du bien immobilier concerné. En effet, dans un monde en mutation face aux enjeux climatiques, il est crucial de prendre conscience des dangers qui peuvent entourer votre habitat.
Le diagnostic dédié aux risques environnementaux a commencé à prendre forme dans les années 1990, bien que le terme "État des Risques et Pollutions" (ERP) n'existait pas encore. À cette époque, les préoccupations liées à la sécurité des biens immobiliers et à l'information des futurs occupants étaient émergentes, mais n'étaient pas encore encadrées par une terminologie officielle.
La loi du 30 juillet 2003, axée sur la prévention des risques technologiques et naturels, a véritablement révolutionné la réglementation des sites à risque. Ce texte ambitieux a non seulement amélioré les méthodes d’évaluation des dangers, mais a également renforcé la communication et l’implication des riverains et des travailleurs. En encadrant mieux l’urbanisation autour des installations jugées dangereuses, il impose une obligation d’information aux acheteurs et locataires sur les biens situés dans des zones à risques.
De plus, cette législation a renforcé la sécurité des infrastructures de transport de matières dangereuses, garantissant ainsi une protection accrue pour les populations vivant à proximité.
L’ERNT (2006) : une prise de conscience initiale
Tout commence en 2006 avec l'État des Risques Naturels et Technologiques (ERNT). Ce document a été instauré pour répondre à l'urgence de protéger les citoyens suite à des événements climatiques extrêmes et des accidents industriels. L’ERNT vise à fournir une information claire sur les risques encourus par un bien lors des transactions immobilières. Les acheteurs et locataires devaient désormais être alertés des dangers, tels que les inondations ou les pertes de sécurité causées par des installations dangereuses.
L’ERNMT (2013) : un pas vers la modernisation
En 2013, l'ERNT a été renommé État des Risques Naturels, Miniers et Technologiques (ERNMT). Cette évolution visait à élargir le champ d'application du diagnostic pour inclure également les risques liés à l'exploitation minière, en réponse aux préoccupations croissantes face aux anciens sites miniers. Cette version modernisée s’est inscrite dans une démarche proactive pour informer de manière exhaustive les futurs occupants des risques.
L’ESRIS ( Janvier 2018) : un nouveau souffle
En 2018, l'État des Servitudes Risques et d’Information sur les Sols (ESRIS) a pris le relais de l’ERNMT, apportant une mise à jour essentielle de la terminologie et des informations à fournir. Le ESRIS a cherché à simplifier et à centraliser les données sur les risques environnementaux, veillant à ce que décideurs et citoyens aient accès à des informations plus pertinentes et facilement compréhensibles.
L’ERP (Août 2018) : une synthèse indispensable
Finalement, le 3 août 2018, le Diagnostic État des Risques et Pollutions (ERP) a été officialisé. Cette nouvelle appellation a été introduite pour souligner l'importance de la prévention des risques environnementaux et accroître la sensibilisation du public. Le diagnostic ERP fusionne les différents éléments des précédentes versions tout en garantissant que les informations restent à jour et conformes face aux enjeux environnementaux actuels.
L’ERP (Janvier 2023) : des évolutions indispensables
Depuis 2023, le diagnostic ERP a connu des évolutions majeures qui renforcent les obligations d’information à la charge des vendeurs et bailleurs.
Entré en vigueur le 1er janvier 2023, le décret du 5 octobre 2022 impose désormais la remise du diagnostic ERP dès la première visite du bien, qu’il s’agisse d’une vente ou d’une location.
Cette exigence vise à améliorer la transparence sur les risques naturels, technologiques ou miniers, dès le début de la transaction.
Par ailleurs, une nouvelle catégorie de risque a été intégrée au formulaire officiel : le recul du trait de côte qui concerne les biens situés dans des zones littorales exposées à l’érosion marine.
En 2024, des ajustements complémentaires ont précisé les modalités d’identification des secteurs menacés et renforcé l’obligation d’actualiser l’ERP si un arrêté préfectoral évolue ou si un nouveau plan de prévention des risques (PPR) est approuvé.
Ces changements imposent aux professionnels de l’immobilier une veille réglementaire constante pour garantir la conformité du dossier et protéger les droits des acquéreurs ou locataires.